mercredi 8 juillet 2009

Fêlures


"There is a crack, a crack in everything,
That's how the light gets in."
Hier soir, alors que le monde entier suivait les obsèques à grand spectacle de Michael Jackson, j'écoutais Leonard Cohen en concert à Bercy, tout petit sur la scène si loin, et pourtant extravagament présent. Si je connais presque par coeur la plupart des chansons qu'il a interprétées, comme une grande partie du public présent, c'était la première fois que je le voyais et surtout que j'entendais cette voix grave ciseler des mots que j'aurais aimé écrire. La poésie est un exercice qui mène facilement au ridicule et/ou à l'indigent. La langue française s'y prête moins que l'anglais, me semble-t-il et j'ai toujours une intense frustration à l'écoute de phrases simples mais puissantes, elliptiques mais pleines, rondes, riches, lourdes comme une grenade dont les grains rouges s'échappent. Ce ne sont pas juste des phrases qui s'envolent mais des univers qui s'essaiment, ou, comme il le dit, une lueur qui s'infiltre par une fêlure. Je me suis pris plein de lumière hier soir par mes innombrables fêlures qui, malgré ce que l'on pense souvent, ont leur utilité.

1 commentaire:

berthe a dit…

excellent, sublime..merci pour tes deux textes hommage à LC comme tu dis, et surtout pour les clips qui les accompagnent...çà c'est le cadeau en plus...quelle merveille ce clip sur "Dance me to the end of love", je pourrais le regarder to the end of love...et le Hallelujah de Bercy quelle émotion...tu as raison l'enterrement de Jackson et le show de johnny ont complètemnt occulté cet évènement incroyable de leonard Cohen à Bercy...merci