vendredi 28 août 2009

Désespoir


Hier, café au Flore avec une amie et consœur (oui, c'est compatible parfois). On parle boutique, notre métier que l'on aime tant et elle m'assène cette nouvelle règle du jeu qui m'a laissée sans voix, mais je suis une naïve :"Entre le meilleur papier possible sur un sujet, celui qui donne envie au lecteur d'en savoir plus, qui le fait se sentir plus intelligent et des photos de Paris Hilton à Las Vegas avec des légendes débiles, que crois-tu qu'un directeur de rédaction va choisir ?" Si c'est vrai, et je crains qu'elle n'ait raison, je n'ai plus qu'à me mettre à la broderie. J'ai dans une armoire une nappe magnifique sur laquelle mon grand-père avait tiré des fils pour que ma mère y fasse des jours. Je me souviens y avoir travaillé quand j'étais malade, enfant. Elle est en tissu blanc damassé, tellement grande que je pouvais tirer l'aiguille dans un coin, ma mère dans un autre et parfois une de mes sœurs nous accompagnait. Je pourrais aussi m'inspirer des ipomées sur mon bord de fenêtre pour faire des guirlandes sur un drap, entre japonisme et Art Nouveau. Il ne me reste plus qu'à trouver le coton du bon bleu et oublier que j'aime écrire...

mercredi 26 août 2009

De profundis


Aujourd'hui (ou hier) mort de Ted Kennedy, devenu un digne vieillard, dernier survivant de la célèbre fratrie, le seul à avoir échappé à une mort brutale. Je n'ai pas encore lu les nécros qui devaient être prêtes depuis longtemps, donc je ne sais pas si l'on rappelle l'épisode Chappaquiddick avec la malheureuse Mary Jo Kopechne noyée à la suite d'un accident de voiture, dans des circonstances si floues qu'elles ont coûté à Ted ses ambitions présidentielles. Avec les années et toutes les tragédies qui ont continué à s'abattre sur les descendants de Jo et Rose Kennedy, il a retrouvé la sympathie du public. Il a fallu des suicides, des cancers et des amputations, pour qu'il devienne le "sénateur Kennedy", le vieux sage démocrate qui avait quelque chose du sourire de John et de Bob et qui est sorti de son silence (et de l'hôpital peut-être également) pour venir soutenir Obama. Rien que pour ça, merci ! Mais une page achève de se tourner. Hyannis Port a perdu aujourd'hui toute signification, ce n'est plus la cour, le point de rencontre de tous ceux qui comptaient. Tout au plus les ruines d'une famille anthropophage, avec un vieux milliardaire pro-nazi en Saturne dévorant ses enfants, et sa femme qui jamais ne les défendit.Tous furent sacrifiés à la réussite sociale, leurs fils, leurs belles-filles et même une fille, lobotomisée pour qu'elle ne dérange pas leurs ambitions. C'était l'époque de l'eugénisme, des stérilisations forcées des pas beaux, pas intelligents et pas riches. Nous voici loin du "Happy birthday Mr President" de Marilyn, non ?

dimanche 23 août 2009

Vacances


Long time no see ! Pour la première fois depuis pas mal d'années, je me suis pris de loooongues vacances. Enfin, longues, pas deux semaines comme l'été dernier. Trois semaines, et sans doute des rallonges. L'explication à ce délire quasi-orgiaque est que ma situation professionnelle est en train d'évoluer... ça, c'est pour être à la fois politiquement correcte et énigmatique comme le sphinx que je rêve d'être. Je serai plus claire une autre fois mais disons qu'il y a du changement dans l'air et que cette pause estivale m'a fait un bien fou. L'image de Snoopy campeur qui se grille des saucisses sur un feu de camp, c'est juste l'enseigne d'un boucher-charcutier au marché couvert de Soulac s/mer. Rien à voir avec moi dont le sens du confort est un sujet de moquerie dans mon entourage, genre "Camper ? Toi ? Oui, dans une tente 5 étoiles avec et lit en 2m et salle de bains au milieu du bushveldt" . Non, je ne suis pas sportive et j'assume !