vendredi 19 septembre 2008

Art


La dernière trouvaille new-yorkaise est un musée, un de plus, le New Museum sur le Bowery. En réalité, c’est ce fait qui est extraordinaire si l’on se souvient de l’époque pas si lointaine où il ne faisait pas bon y traîner si l’on n’était ni junkie, ni clochard. Aujourd’hui, place aux beautiful people, aux « créatifs », aux mannequins, aux fêtes et à l’art. Difficile de s’extasier sérieusement devant une architecture imitant un empilement de boites. Je n’ai rien contre les boites, ni contre les piles, ni contre le cabinet d’architectes japonais, mais on ne m’ôtera pas de l’idée qu’il est plus facile de s'inspirer d'une piles de boites que de…. à peu près n’importe quoi. Plus simpliste, la boite unique, sans doute. Quant aux collections, il me semble qu’exposer un arbre mort et un cheval empaillé demande moins de talent que de réaliser une statue équestre. Même une médiocre. Avec un cheval qui ressemblerait à un basset. L’autre jour, deux amis, scotchés à l’écran de leur ordinateur, s’extasiaient sur le Christ Mort de Mantegna, sur son visage. Je ne parle même pas de la virtuosité de ce raccourci que l’on peut considérer comme anecdotique, trop « habile » pour être honnête. Comme si la maladresse était le signe de la sensibilité authentique. Non, je parle de l’expression du visage, de son humanité, qui touche au plus profond de l’âme. Je ne dirai pas la même chose de ce malheureux cheval suspendu entre ciel et terre pour satisfaire aux caprices de Maurizio Cattelan.

mercredi 17 septembre 2008

Histoire de rire


Séminaire de gestion managériale au journal. Le même exactement que ceux qui sont proposés chez Père Dodu et Axa. Marine, chef d’un service d’une dizaine de personnes, presque tous des hommes, se fait recommander d’ « insuffler de l’enthousiasme à ses troupes ». Elle, petite mine à cause des bouclages toujours en retard à cause des tergiversations des chefs au moment d’envoyer l’édito, souffle : « Ce n’est pas facile dans le mesure où je n’ai, moi-même, plus aucun enthousiasme pour ce que je fais ». Diagnostic des experts : « Vous êtes typique du S.S.B.F. » Voilà qui est joliment dégainé ! Marine hausse les sourcils et doit faire face à deux ravis de la crèche qui lui assènent triomphalement : « oui, le Syndrome du Saint-Bernard Fatigué. Celui qui n’a plus d’alcool dans son petit tonneau ». La solution ? Demander à son « n1 » de le remplir son petit tonneau. Vous avez d'autres questions ?

samedi 13 septembre 2008

Retour de NYC


Une semaine à arpenter le Lower East Side, L.E.S. pour les amis, à assister aux block-parties, visiter les musées, essayer les bars, les restaus, les bistrots… Un vrai dépaysement sur lequel je reviendrai, avec des rencontres formidables, des fous rires partagés avec des inconnus, l’énergie qui jaillit de partout, et je retrouve Paris. Paris et les colonnes Morris où Michel Bouquet se glisse dans le caleçon long et le bonnet de nuit d’Argan. Après avoir interpété les notables de province coincés dans des films de Chabrol, il atteint à son tour la limite d’âge, celle où tout comédien d’envergure s’attaque au Malade Imaginaire. Non parce que c’est plus difficile que Le Misanthrope ou Le Bourgeois Gentilhomme, mais dans l’espoir de mourir sur scène. A la Molière. Dans des couches-culottes d’adulte incontinent, pathétique : le bout du bout de l’effacement devant le texte ? Ou la suprême afféterie ? Le narcissisme majuscule ? Je n’ai rien contre Michel Bouquet mais ce choix ne semble pas dénué d’arrières pensées éditoriales et a un petit air de déjà-vu . Il n’est pas le premier à vouloir enfiler les pantoufles de Molière dans un dernier rapprochement qui ferait les unes du Monde et de Libé. Je soupçonne que ses nécros y sont déjà écrites et prêtes à servir…