vendredi 19 septembre 2008

Art


La dernière trouvaille new-yorkaise est un musée, un de plus, le New Museum sur le Bowery. En réalité, c’est ce fait qui est extraordinaire si l’on se souvient de l’époque pas si lointaine où il ne faisait pas bon y traîner si l’on n’était ni junkie, ni clochard. Aujourd’hui, place aux beautiful people, aux « créatifs », aux mannequins, aux fêtes et à l’art. Difficile de s’extasier sérieusement devant une architecture imitant un empilement de boites. Je n’ai rien contre les boites, ni contre les piles, ni contre le cabinet d’architectes japonais, mais on ne m’ôtera pas de l’idée qu’il est plus facile de s'inspirer d'une piles de boites que de…. à peu près n’importe quoi. Plus simpliste, la boite unique, sans doute. Quant aux collections, il me semble qu’exposer un arbre mort et un cheval empaillé demande moins de talent que de réaliser une statue équestre. Même une médiocre. Avec un cheval qui ressemblerait à un basset. L’autre jour, deux amis, scotchés à l’écran de leur ordinateur, s’extasiaient sur le Christ Mort de Mantegna, sur son visage. Je ne parle même pas de la virtuosité de ce raccourci que l’on peut considérer comme anecdotique, trop « habile » pour être honnête. Comme si la maladresse était le signe de la sensibilité authentique. Non, je parle de l’expression du visage, de son humanité, qui touche au plus profond de l’âme. Je ne dirai pas la même chose de ce malheureux cheval suspendu entre ciel et terre pour satisfaire aux caprices de Maurizio Cattelan.

3 commentaires:

pépette a dit…

me fait penser à une réflexion de Jean Renoir sur l'art qui régresse dès qu'il se rapproche de ce qu'il est convenu d'appeler réalisme... ces popmpiers institutionnels, avec ou sans prothèse informatique, me semble bien dans cette optique.. pauvre cheval !

Estelle Tracy a dit…

Juste pour dire... que je n'ai pas de traduction pour appetizing store ! Je pense que c'est intraduisible mais je ne suis pas une experte non plus :)

Anonyme a dit…

question : mieux vaut-il un musée splendide avec des oeuvres de merde, ou l'inverse? Quand tu vois comment sont traités et entassés les plus grands chef d'oeuvres de l'humanité au dernier étage du palais des Offices à Florence, et comment sont traités ceux qui viennent les admirer (dix étages raides à monter, pas d'ascenseurs, peu de lumière, trop de monde, des numéros d'ordre, pas de cafeteria, mais une terrasse non couverte où le thé est à 10E...) tu rêves de te retrouver d'un coup de baguette magique à Bowery dans ce superbe espace avec verrière tout blanc qui fait la part belle aux chevaux et à ceux qui les montent.....