samedi 28 mars 2009

C'est grave docteur ?


Boys and girls, c'est le printemps ! Pas au mercure de mon thermomètre Toricelli mais dans ma tête. Cela ne signifie rien de sex et rock'n'roll, mais plutôt une légère euphorie "tornade blanche". Vous vous souvenez la pub pour, je ne sais plus, Mr Propre ? Bref après deux semaines au milieu des travaux pour remplacer une baignoire sabot fond rose Barbie par une douche magnifique avec petits émaux de Briare anti-dérapants au sol, après la poussière partout, les ponçages, les coups de propre ici et là pour rattraper neuf ans d'éclaboussures, de chocs, de fuites et de fissures, dans lesquels se lisait l'histoire de la famille (ah oui, la fois où j'ai arraché la fenêtre de toilettes de ses gonds d'un coup de tête ! Elle a sauté jusqu'à la porte et entamé le bois...)... donc, je suis prise d'une folie de nettoyage et rationalisation. Oui, je jette ces vieilles tasses dépareillées, le couteau électrique recouvert de cette pommade si particulière faite de fumées grasses et de poussières, les boites de thé jolie-jolies, les bocaux pour si... si je fais des confitures, ce qui arrive, juré, mais pas si souvent que ça, d'autant moins que mon nutritionniste me refuse tout sucre. Et le fouet à tapis dhuri, la pince à olives du Transvaal, le récure-moule à Kougelhof, l'essoreuse à cardamome, l'écumoir à gras de jambon et le cuddler pour œuf d'émeu. Entre les cadeaux de mariage idiots et les achats persos ineptes, les valises pleines d'épices improbables, j'ai ai ras les placards. Bon c'était ma pause "je ponce donc j'essuie" (je sais, c'est nul mais ça me fait rire, parce que ça l'est, nul), j'y retourne !

mercredi 25 mars 2009

Bienvenus à la poste

Ce matin, détour par la poste pour chercher une lettre recommandée avec AR. A 9h 20, trois des sept guichets étaient ouverts : celui réservé aux pros (pas moi clairement et personne d'autre quand j'y étais; le postier regardait pousser le ficus benjamina avec obstination pour ne pas voir la queue), celui consacré aux gadgets à la con, genre DVD, cartes postales et petites camionnettes jaunes Dinky Toys, qui ne vend même pas de timbres aux très vieilles dames branlantes et le dernier où un endormi de service prenait tout notre temps en plus du sien. Le guichet rapide spécial lettre et paquet recommandés était déserté bien sûr ainsi que trois autres. En fait, ce matin, seul un guichet fonctionnait normalement pour le public. Normalement c'est-à-dire à très petite vitesse. Ma lettre ? Aaah oui, une des belles occasions qu'aurait ma banque de ne pas s'attaquer à la forêt et de ne pas m'obliger à ce genre d'exercice...

mercredi 18 mars 2009

Guanyin, à l'aide !

Je vais essayer d'éviter le relent Baba-Canal-Historique, genre moi j'ai fait l'Afghanistan en stop en écoutant Sgt Pepper, mais bon...Une de mes plus belles découvertes, au cours de mes reportages entre l'Inde et la Chine, est Avalokiteshvara, appelé aussi Guanyin, bodhisattva de la compassion. J'en ai vu des statues d'une beauté parfaite, un visage d'une douceur miraculeuse, éclairé d'un sourire que l'on aimerait savoir faire, à défaut de le voir sur les lèvres de... Benoît XVI, pour ne citer que lui. J'ai vu aussi des foules africaines, des familles dont une génération avait disparu, laissant de tout jeunes enfants à la charge de leurs grands-parents. Alors oui, la compassion est une jolie vertu et je garde en mémoire cette statue d'une ineffable bonté des grottes sculptées de Dazu. Bonté ? Encore un gros mot ?

vendredi 13 mars 2009

Théories


Voilà ma pauvre Berthe toute enchifrenée à cause du Benoît qui ne l'est pas tant que ça, "benoît", surtout quand il s'agit de petite fille de 9 ans, violée par un beau-père récidiviste et enceinte de jumeaux. Entre les excommunications pour les uns et l'indulgence pour les autres, elle y perd son latin de messe. Et comme c'est la plus délirante de mes amies -quoique j'aie une belle brochette d'absurdes-, elle échafaude toujours des de succulentes théories. Ici une liaison entre Ratzi, homosexuel nazi reconverti, et Williamson, négationniste et bel homme. Ce serait la seule raison de tant de bégninité... Quand elle a commencé à me dire que Benoît nous cachait sa vraie nature, j'ai cru qu'elle allait développer l'idée -simplette, je l'admets- que c'était une taupe rouge infiltrée dans l'Eglise catholique. Que cela expliquerait d'ailleurs son goût inconsidéré pour les bonnets style Père Noël, rouge et fourré, et tous les ornements papaux. "Papaux", après "enchifrenée" et "bégninité", il y a des jours fastes. Vendredi 13 commence bien. Je retourne au lit. A +.

mercredi 11 mars 2009

Allo Charlie Tango ?



Effarante journée consacrée à me re-connecter à internet. Dans une pulsion très adulte qui consiste à se débarrasser de la ligne fixe Orange qui coûte une fortune pour n'accueillir que les vendeurs de double-vitrage basés de Dakar à Rabat qui se font appeler Patrick, bref, je vire la ligne officielle et passe dans la clandestinité. Sauf que rien n'est facile. Donc on va vous changer le modem et puis pour le même prix, on va vous mettre 100 chaînes de télévision... mais je ne regarde que Dr House! Oui, mais sans la télé, c'est plus cher. OK, va pour la télé, je vais me vautrer dans la connerie câblée. Bien sûr, j'étais censée faire tout ça avec mes petites mains. Si, si, c'est facile ! Comme je n'ai aucune honte, j'ai demandé le passage d'un technicien. Oui, ça va me coûter un bras. Oui mais c'est mon argent, voyez-vous. Qu'il me serve au moins à ce petit luxe. Trois jours plus tard, je crois que tout est en place. Le technicien y a passé sa journée tellement c'était facile. Je le sentais prêt à tuer un collègue de Numéricable et, à défaut, il a shooté dans sa boite à outils, cela m'a consolée de bien des choses.
Pour l'instant, j'ai un numéro pas chrétien du tout sur liste rouge. Tentation de disparaître des écrans radars de tous les Patrick du Maghreb et d'ailleurs, à qui j'essaie de répondre le plus courtoisement possible, un peu maternelle:"Ecoutez, vous vous appelez Patrick comme moi Paquita et je ne vous en veux pas, mais pitié ! " J'ai une semaine pour décider de reprendre mon ancien numéro et je m'interroge... Je sens l'aspiration du câble, l'appel de la tranquilité le soir en rentrant du bureau et pendant les week-ends. Non, je ne suis pas intéressée non plus par une cuisine avec four multifonction et plaques à cyber-induction. Ni par des conseils pour placer mon argent. Parfois, se perdent sur mon fixe quelques amis oubliés, quelques cousins éloignés, mais j'ai même réussi à fusiller le répondeur intégré, histoire de ne pas rappeler. Etre connectée, oui, mais pas à n'importe qui, n'importe quand. C'est d'ailleurs un des plaisirs des reportages dans des endroits où rien ne passe. No news, good news.

samedi 7 mars 2009

Mode

Télescopage d'infos dans Le Monde : la journée de la Femme et les défilés. Sans parler de ce Quiz du cerveau, sur TF1, présenté par deux génies, Castaldi et une autre malheureuse en attente de greffe de neurones. Cherchez l'erreur. Les erreurs. Dans Madame Figaro Spécial Mode, des photos de gamines élevées sans doute dans des tunnels désaffectés du métro parisien. Toutes pâles, elles font la gueule avec de gros cernes et un regard de chouette-hulotte prise dans des phares. Les cuisses creuses et les pieds en dedans. Cela me rappelle un épisode des Simpson : Homer regardait son assiette et appelait "Ouhouh, le goût ?" Là, c'est "Ouhouh, les femmes ?" Non, pas "Où sont les femmes ?" de Patrick Juvet. Cela serait nul s'il y avait plus de féminité dans son décolleté à paillettes que sur les podiums, non ?

vendredi 6 mars 2009

Inde ou Indre


Petit retour sur l'Inde avec Slumdog Millionaire, une vraie merveille, d'autant plus inattendue qu'elle se base sur un jeu popularisé en France par Jean-Pierre Foucault, sa frange en accroche-cœur et son sourire de ravi de la crèche. Il semble que les Indiens soient très ambivalents à l'égard de ce film, ce que je peux comprendre si j'en juge par la réaction de mon banquier, joli jeune homme propret qui ne jure que par Londres. Il en avait encore quelques frissons horrifiés et me regardait avec l'air de celui qui découvre une personnalité peu recommandable sous le vernis propret lui aussi. Oui, j'aime l'Inde. Oui, dès que j'en ai l'occasion, j'y vais. J'ai adoré cette histoire de gamins débrouillards comme on en croise là-bas, entre vraie misère et envies de rire, poursuivis par une police armée de bâton mais ne résistant pas à la tentation de faire des farces et des grimaces. Mais c'est une histoire, pas un documentaire. On est au cinéma pas sur Arte. L'Inde ne se réume pas à des policiers qui passent les adolescents à la gègène, à des mafieux qui mutilent les enfants car "un chanteur aveugle rapporte deux fois plus d'argent" et à des plongeons dans d'indescriptibles latrines. Pas plus qu'elle ne se résume à ce ballet magnifique sur le quai de Victoria Station à Mumbai. Donc c'est une histoire, d'amour, de fraternité, d'apprentissage qui se tisse joliment autour des questions à Who Wants to be a Millionaire ? avec ce qu'il faut de bruit et de fureur dans les embouteillages hors normes de ce pays, avec les rickshaws où s'agglutine une dizaine de personnes, les camions ornés de colliers de fleurs souillées de gaz d'échappement, les figures de Ganesh collées sur les tableaux de bord, les mobylettes qui pétaradent, les nids de poule grands comme des marmites et les klaxons qui ne se taisent jamais. Epuisant. Et pourtant ce pays-là, malgré son inextricable bordel a une presse formidable qui dit plus et mieux que n'importe lequel de nos quotidiens. A chaque fois, je suis sûre d'y découvrir un article que j'aurais aimé avoir la permission d'écrire. Un sujet dont on ne m'aurait pas dit "c'est trop". Trop compliqué, trop intello, trop dérangeant... Paquita, t'es chiante !

dimanche 1 mars 2009

Voir Pirou-Plage...


... et grelotter des rotules ! La province existe, je l'ai rencontrée et que l'on ne me gave pas avec des euphémismes stupides genre "région". "Notre envoyé en région", "la météo en région", comme si "province" était un gros mot, une insulte basse. Après les handicapés, les non-voyants, les mal-voyants, les déficients visuellement , voici les déficients du parisianisme, les handicapés de la capitale, les non-Parisiens. Donc promenade en province, provinciale malgré ses tentatives pour faire citadine. On assiste donc à une floraison de médiathèques avec plein de bidules interactifs et de festivals : Cromorne et Chou-farci, Bugnes et Flûte à bec, Cidre et Varlope... en souvenir du formidable Moutarde et Cinéma du film de Les Nuls ! Et ça marche. J'en ai croisé, du pays de Nohant à celui de la Brenne, des bords du Cher à ceux du Loir sans oublier les capitales du poireau, Pirou, dans la Manche et de la carotte, Créances, avec rond-point orgueilleux décoré d'un poireau grand comme un arbre du voyageur ! On suit les pas de George Sand, femme politique et Mamy-confiture, et on repart ravi avec le livre des meilleures recettes de gelée de gratte-cul. Oui la terrible Aurore avait le verbe cru, un rien hussard à moustache, mais vous pouvez préférer le terme cynorhodon...