dimanche 28 juin 2009

Au pays des vaches roses


Je n'avais pas de photo qui collent avec mes dernières divagations et voici que la Gay Pride me fournit du violet-violine-parme-mauve, et j'aime penser que ces improbables créatures sont des geeks en semaine. Divagation au sens calédonien avec les panneaux routiers "Attention, vaches en divagation", ou quelque chose de ce genre qui m'avait amusée à l'époque et qui rejoint une histoire que l'on m'a racontée il y a peu de temps : dans le pays de Caux, aux Petites Dalles tout particulièrement, il arrivait que les vaches qui paissaient sur les hautes falaises de calcaire tombent sur les galets, trente mètres plus bas. Cela fait partie des souvenirs de tous ceux qui ont passé des vacances à essayer de faire des patés avec des galets de silex, des cadavres de veaux ou de vaches, à moitié mangés par les corbeaux, les mouettes et les crabes. Récemment, j'ai rencontré quelqu'un qui avait tâté du galet tout petit et qui me donna une explication surréaliste :"Vous savez que les vaches tombaient à l'automne, non ? -Comme les feuilles mortes ? -Mais non à cause d'une champignon hallucinogène qui poussait à cette saison et elles se jetaient dans le vide!" Le Pays de Caux a inventé le LSD pour les troupeaux, celui qui donne aux robustes Normandes l'impression grisante d'être un colibri !

mardi 23 juin 2009

Le retour des geeks

Nouvelle journée en sous-sol sur patio (patio c'est la caution "art de vivre" des entreprises aujourd'hui) avec nos geeks pour une initiation à l'écriture web. Devenue la reine de l'hypertexte en quelques heures, je crois que je vais émailler mon blog de petites trouvailles drôlatiques pour toi, public aimé ! Honnêtement, c'était intéressant, bien plus que la dernière session mais en sortant de là, j'avais quand même les yeux injectés de sang. Donc retour en bus après une petite marche pour tout oublier et là, jolie surprise, une symphonie en violet, assortie au "valideur" de passe Navigo : une micro Italienne très laide (non, elles ne ressemblent pas toutes à Monica Belucci dont je pense qu'elle aurait beaucoup plu à Ingres) avec un pantalon de lin violet, une Indienne magnifique avec une veste courte en daim violet et des chaussures de la même couleur, aux talons improbables, genre meuble scandinave des années 60, une étudiante dont la monture de lunettes était violette aussi, une femme avec un foulard retour de Katmandou, une sportive et son polo parme... c'était ravissant. Il y avait aussi une sorte d'ogresse au crâne cubique, cheveux courts gris acier, qui mâchait son chewing-gum la bouche ouverte, une bouche aux lèvres améthyste. Nettement moins ravissant.

lundi 8 juin 2009

22 V'là les geeks !

Hier, irréelle journée de formation sur ce nouveau monde 2.0, sur cet univers riche d'échanges entre internautes, de tête-à-tête torrides avec des écrans grands et petits, portables ou non dans la rue, le métro, le bureau, la maison... On ne quittera plus du regard icônes, widgets, liens, bulles et clouds qui s'activent, pop dans tous les sens, nous emmènent de blog en site, de Drudge Report en Apture, de Delicious en saas. Impossible d'accepter l'idée de perdre une miette de ce gâteau infini qui s'étend à la terre entière, elle pourrait être essentielle à notre... bien-être ? Non certainement pas. A calmer (ou nourrir) notre angoisse de passer à côté d'un je-ne-sais-quoi qu'un(e) autre trouverait. Comme Tarzan, on peut passer d'une source d'information à une autre, d'un réseau social à la Facebook à Netvibes, ma veille automatique et gratuite. On y trouve tant d'infos qu'il ne sera plus utile de rencontrer qui que ce soit, ce sera du journalisme le cul vissé à son siège et les yeux injectés de sang à force de fixer notre petite flèche noire. Non, ce n'est pas un mythe : l'ordi fatigue les yeux car nous ne cillons pas assez, hypnotisés par les performances de cet encombrant outil protéiforme dont nous sommes de moins en moins maîtres. Il nous accompagne partout et nous envoie des signaux d'ALERTE en cas de news importante qui tomberait dans ce flux gluant comme le slime dans Ghostbusters et qui ne cherche qu'à nous engloutir.

vendredi 5 juin 2009

Down under


Après un vrai coup de mou, me voici back on top. Back off tracks. Je descends du bus et sous un arbre une corneille croasse -oui "coasse", c'est la grenouille- en se débattant avec un sac en plastique, noir comme elle. Et je souris en me souvenant que les Aborigènes des environs de Melbourne appellent les corbeaux, des "waah". Onomatopée qui m'enrichit de ces irremplaçables riens que je glane au fil de mes voyages et qui me font du bien. Je revois cette balade le long de la Yarra avec une guide aborigène qui m'explique la pharmacopée traditionnelle, l'imperceptible poids écologique de son peuple sur la planète et tous ces waah se disputant des restes de biscuits oubliés par des enfants. Je revois les équipes d'aviron, ces garçons qui me rappellent les miens, juchés sur des rollers ou des skates, les murs des alleys couverts de grafitti très sophistiqués. J'ai adoré l'Australie sans bien savoir ce qui m'y plaisait particulièrement. Le grand air peut-être. Les espaces sans fin. Les Australiens qui vous indiquent un lieu "juste à droite après le carrefour" et qui s'avère à 50 km. Comment traduire easygoing ? C'est cela dont j'ai besoin.