vendredi 30 octobre 2009

Susie


Je viens de remplir ma"déclaration de situation mensuelle" sur le site du Pôle Emploi ce qui n'est pas une mince affaire avec ma petite secrétaire particulière qui aime décidément beaucoup mon bureau. Du haut de ses deux mois et quelques 300 gr, c'est un immense terrain de jeux avec des trombones, des clefs USB, une boite perlée qui vient d'Afrique, un appareil photo dans une chaussette d'avion, des coquillages recueillis à Sanibel et Captiva... plus des timbres au chocolat, un reste de concrete au patchouli, du baume du tigre, des vieilles piles dont je ne sais plus si elles sont usées, des rubans Chanel et Christofle. Susie manie tout cela de ses pattes blanches comme des hockeyeurs font glisser le palet de leur crosse et atterrit sur le clavier. Et quand elle s'est bien cachée dans les livres de la bibliothèque, quand elle a grimpé d'un tiroir à un sac jusqu'à mes épaules, elle s'endort épuisée, les coussinets contre ma jugulaire, micro-fauve inventé pour me donner le plaisir de caresser un tigre comme a dit... Confucius ? Victor Hugo ?

lundi 19 octobre 2009

Ooooh Susie Q !


Moi, c'est Susie. Comme Susie Q. Paquita hésite encore : elle m'appelle aussi Peggy Sue... Une chose est sûre, je m'amuse énormément dans cette nouvelle maison. Après ma petite cage de la clinique vétérinaire, c'est un vrai palace avec des piles de livres par terre, des fils électriques, des lacets de chaussures. Mieux que les montagnes russes de Coney Island ! Et quand j'ai fait la folle, je tombe de fatigue n'importe où. Dans la main de Paquita si possible, et elle n'ose plus bouger. Elle m'enveloppe d'une écharpe rose en mohair parce que je ne suis qu'un bébé. C'est top ! Si je me débrouille bien, elle continuera quand je serai adulte. La nuit, je dors dans son lit et je lui lèche le nez. D'accord, quand je fais ça, elle me met en sandwich entre la couverture et le boutis, ce qui est à peu près le summum de sa sévérité. Je n'ai pas fini de rire, c'est moi qui vous le dis !

dimanche 11 octobre 2009

J'ai testé pour vous...

le gyrotonic, une machine très étrange avec des poulies, des harnais, des manivelles qui ressemble à... rien ! Si elle n'était en bois clair, joliment polie à la scandinave, on pourrait l'imaginer dans une officine de l'Inquisition, prête à faire avouer quelque crime majeur à qui l'enfourcherait. "J'ai mangé une tartine avant d'aller communier et j'ai aimé cela !!!"Mais quoi de plus rassurant que la caution nordique ? L'innocence faite chevalet de torture. Mieux même, quelqu'un a inventé ce surprenant instrument pour nous faire du bien. Il permet en effet de pratiquer des exercices qui se rapprochent de la natation, mais hors de l'eau ! De l'aquagym au sec. Même amplitude des mouvements, même douceur, même travail sur la souplesse et l'harmonie, mêmes courbatures le soir et le lendemain. Une minuscule et délicate Japonaise m'a initiée hier, toute surprise par l'amplitude de mes mouvements -non je ne suis pas taillée pour être une geisha !- qui m'ont donné une extraordinaire impression de liberté et une agréable fatigue. Si, comme je le crois, je ne me retrouve pas bloquée avec un lumbago atroce dans les jours qui viennent, j'essaierai de panacher mon pilates de ces séances de natation aérienne.

jeudi 8 octobre 2009

Tristes comiques


Parmi les poncifs préférés chez les acteurs, il y a le mythe de Molière si-désespéré-sous-le-rire- factice-du-clown. D'ailleurs j'exècre les clowns.Quand j'étais petite ils me terrorisaient et depuis, ils m'horripilent avec leur prétention à appréhender le désespoir inhérent à la condition humaine et son absurdité. Vous savez les comiques, en fait, ils sont tristes. Et les clowns sont nos plus grands philosophes. Quoi de plus magnifiquement grinçant que Michel Serrault dans La Cage aux Folles ? De plus poignant que Dany Boon, le postier amoureux d'une fleur, dans Bienvenu chez les Ch'tis ? Aaah le rire du "petit" écrasé par le destin, le grand capital, l'autobus !
Ce sont les affiches d'un film sur les colonnes Morris qui ont déclenché ma ire : Rose et Noir, de et avec Gérard Jugnot. Il est là en barboteuse louis-quatorzième, le maquillage blanc avec deux confetti roses sur les joues et son merveilleux regard lourd de cocker maudit sous le khôl de l'artiste pour qui the show must go on. Peut-être se meurt-il ? Peut-être est-il cocu ? Peut-être les deux à la fois, sans parler de son basset artésien qui perd ses poils, de son marcel qui gratte et de la propriétaire qui réclame ses sous... Mais on s'en fout ! Qu'il meurt sur scène s'il trouve ça beau et intéressant. Ce n'est pas parce que, de Molière, on a pris la mort et les cornes que l'on a le talent. Le plus terrible est que rares sont les comiques qui ne se croient pas obligés de faire ce détour par la case "Je souffre donc je suis" et "j'ai un cœur gros-comme-ça" à réserver en priorité aux émissions de Patrick Sébastien, le chantre de l'échangisme métaphysique sous le rire du gras-qui-tache. Et tellement généreux avec ça ! Beurk !