mercredi 26 août 2009

De profundis


Aujourd'hui (ou hier) mort de Ted Kennedy, devenu un digne vieillard, dernier survivant de la célèbre fratrie, le seul à avoir échappé à une mort brutale. Je n'ai pas encore lu les nécros qui devaient être prêtes depuis longtemps, donc je ne sais pas si l'on rappelle l'épisode Chappaquiddick avec la malheureuse Mary Jo Kopechne noyée à la suite d'un accident de voiture, dans des circonstances si floues qu'elles ont coûté à Ted ses ambitions présidentielles. Avec les années et toutes les tragédies qui ont continué à s'abattre sur les descendants de Jo et Rose Kennedy, il a retrouvé la sympathie du public. Il a fallu des suicides, des cancers et des amputations, pour qu'il devienne le "sénateur Kennedy", le vieux sage démocrate qui avait quelque chose du sourire de John et de Bob et qui est sorti de son silence (et de l'hôpital peut-être également) pour venir soutenir Obama. Rien que pour ça, merci ! Mais une page achève de se tourner. Hyannis Port a perdu aujourd'hui toute signification, ce n'est plus la cour, le point de rencontre de tous ceux qui comptaient. Tout au plus les ruines d'une famille anthropophage, avec un vieux milliardaire pro-nazi en Saturne dévorant ses enfants, et sa femme qui jamais ne les défendit.Tous furent sacrifiés à la réussite sociale, leurs fils, leurs belles-filles et même une fille, lobotomisée pour qu'elle ne dérange pas leurs ambitions. C'était l'époque de l'eugénisme, des stérilisations forcées des pas beaux, pas intelligents et pas riches. Nous voici loin du "Happy birthday Mr President" de Marilyn, non ?

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