vendredi 12 décembre 2008

Lost in Translation (2)


Je me souviens d'un soir de janvier, à St Pétersbourg, au Grrrrand Hotel Eurrrope Kempinski. Il faisait un froid de loup et mon photographe n'était pas encore arrivé de Moscou. La perspective de dîner seule dans une immense salle à manger où une harpiste en robe longue assurait l'ambiance pour une foule de semi-alcooliques, m'avait poussée à choisir le restaurant italien. Légèreté, soleil, bonne humeur et pâtes, quel bonheur ! Au bout du fond du rez-de-chaussée, je trouvais une autre immense salle à manger, mais rouge celle-là, avec un décor de grappes de raisin de plastique enroulées à des treilles assorties. Là, pas de foule. Ce n'était pas le genre vodka-caviar à volonté et je fus escortée par le maître d'hôtel à une table en plein milieu, d'où il apparaissait clairement que j'étais seule à aimer les pâtes. Complètement défaite, je passai mon repas à me débattre avec des spaghetti bolognese trop cuits, le nez dans mon assiette pour ne pas croiser le regard du musicien, un gros Russe congestionné, déguisé en gondolier qui "exécutait" O Sole Mio à la balalaika à un mètre de moi.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, pour te réconcilier avec la musique, et comme chaque année, et aussi pour répondre à un de tes posts sur la charity business, voilà mon cadeau de fin d'année :
http://www.youtube.com/watch?v=3CkYsL28Hqg&feature=related

Anonyme a dit…

et pour les hymnes nationaux, quelques pistes..http://www.youtube.com/watch?v=_cWz9MrHskk&feature=related

Cécile a dit…

En même temps, les gondoliers vénitiens, parfois, on dirait des hommes d'affaires russes...:)

(Bon courage pour la suite)

Anonyme a dit…

dire que moi j'en rêvais du grand hotel Europa, ses ors, ses stucs, son style 1900, qui venait tout juste d'être restauré quand j'y suis passée (années 90) et que tout ce que jojo m'a offert c'est un maigre hot dog sur la perspective Nevski prise par les gels de novembre...le monde est vraiment mal fait ma bonne dame...en attendant pour avoir pas mal pratiqué le reportage à l'étranger, j'acquiesce à l'image d'Hopper, c'est vraiment çà l'atterissage solitaire en pays étrange, et j'adore ce tableau, merci de nous l'avoir resservi..Berthe.

Anonyme a dit…

Rassurez-nous, si le métier de grand reporter laisse parfois un gout amer dans un hôtel désert à l'autre bout du monde, la richesse est tout de même la rencontre, l'inattendue, celle qui se présente à la croisée de l'envie de rentrer et de celle d'avoir la chance de faire un des plus beaux métiers du monde.
Que l'aventure continue, on aime le voyage même par procuration.