vendredi 10 avril 2009

Savoir Vivre au bureau

Et si mon expérience de "journaliste blanchie sous le harnois" servait enfin ? Si je délivrais quelques unes de ces découvertes cruciales faites au fil de mes séjours dans des rédactions d'ici ou là ? La dernière est toute récente, c'est ce qui a fait dire à une amie que je ne comprends rien et, surtout, que j'oublie tout. Elevée dans une sorte de style (staïle of course) Never explain , never complain, j'ai toujours évité de mêler professionnel et personnel. Donc globalement je ne parle de moi que pour dire que tout va bien. "Mieux ce serait trop" est ma réponse classique à la question "ça va ?". Erreur ! Erreur totale ! La règle d'or dans un bureau, de femmes peut-être, est de complain et d'explain, sans retenue. Sinon, c'est de l'arrogance. Je pense donc à écrire un manuel des vraies bonnes manières au travail, pas ces conneries qui me font être regardée de travers. Il est essentiel de se plaindre de son travail (trop dur, trop mal payé), de son mec (ou de son manque de...), de ses enfants (toujours tellement décevants ou totalement superflus), de ses finances (aaah mon découvert et mon banquier, un vrai salaud celui-là). Sans oublier sa santé, du bonheur et de la convivialité à l'état pur : ma pharyngite, mes antibios, l'incompréhension du médecin devant ce phénomène inédit de mal de gorge en hiver, ma ceinture du Dr Gibaud et mon bobo au bout du doigt (bisou sur le bobo ?). Mélanger le tout à feu doux à ma peur de la descente d'organes, la couleur de mes expectorations et à mon ongle incarné et vous avez la clef de ce qui fait que les "collègues" (j'adore ce mot) vous co-optent. Récemment, dans un de ces moments de concorde et de douceur dont je m'exclus par mon attitude indescriptible (c'est-à-dire que je ne sais pas décrire, je ne me vois pas, girls !), j'ai eu droit à une description imagée et évocatrice de coloscopie. Vous savez le truc dont on ne parle même pas à sa mère ? Je sais tout sur la coloscopie d'une de mes voisines de dortoir et j'aime ça. Bon, là, comme je suis une petite délicate, je vais vous épargner le "lavement par l'intérieur" (je pense qu'elle voulait dire par le haut) grâce à cette boisson très salée qui fait "comme un siphon"... Je sens votre impatience à avoir plus de détails et j'essaierai de vous satisfaire mais cela prend beaucoup de temps et d'énergie de relater un récit de 15 à 20 mn denses sur un sujet aussi passionnant !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ma Paquita,
le small talk fait les délices des small people...comment pourrait il te convenir, toi qui fais 20 cm de plus que tout le monde ? Non seulement par la taille, mais par l'esprit, le rire, l'empathie, le savoir,
l'expérience, l'originalité...Tes qualités s'empilent les unes sur les autres et çà énerve que veux tu...Entre "collègues" ce ne sont pas les qualités qu'on cherche, mais le bon gros défaut qu'on va extraire de la pile, et ramener sur le dessus pour que tout le monde le voie bien....on ne sait jamais, çà pourrait servir à se faire mousser ! donc , le "never explain, never complain "reste parfaitement valable quelle que soit la circonstance. Surtout près d'un noeud de vipères, qui au moindre bruit inhabituel déclenche son venin et son hystérie. il faudrait que tu te renseignes comment on fait dans les campagnes pour se débarasser d'un noeud de vipères....

berthe a dit…

T'inquiètes,
je pars à la campagne derechef (j'adore ce mot) et je me renseigne.

Paquita Shalimar a dit…

j'ai plus ou moins appris à attraper les vipères avec mon père (rime riche ô combien, à lacaniser avec "père sévère" ?) qui, lui, adorait le mot "herpétologie"... Mais c'est le nœud qui me tue, la vilaine boulette de malveillance. J'attends tes recettes, Berthe. Une amie me recommande le fameux "tuegarce" dont je devrais, selon elle, m'enduire les plumes.