dimanche 1 février 2009

"Reviens, reviens", criait la trompe !


"... et alors, le loup la mangea !" Je me demande si la tragique histoire de la chèvre de Monsieur Seguin ne conditionne pas mon inéluctable crisette d'anxiété avant chaque départ en reportage. Là je me prépare à un voyage sublime dans le sud de l'Inde, le Karnataka, que je ne connais pas et qui a une magie absolue à mes yeux, l'encens. L'encens de Mysore. Les mots seuls font rêver. J'ai gardé des souvenirs éblouis d'Oman à cause des sillages de parfum qui signalent le passage des femmes, à cause de ces braseros dans les lobbies des hôtels qui leur ôtent toute banalité internationale. Donc Mysore, après Bangalore et Colombo. Ensuite quelques temples et sanctuaires, et des parcs nationaux où admirer des troupeaux d'éléphants. Que du bonheur, non ? Pourtant, j'ai presque envie de me mettre dans un coin pour sucer mon pouce. J'ai dit "presque".
J'ai d'abord pensé que c'était le souvenir des départs en vacances avec mes parents, quand mon père remontait vérifier le gaz et/ou l'électricité cinq fois, où ma mère était si énervée qu'elle en oubliait sa réserve habituelle pour le houspiller. Mais, en fait, je suis devenue une telle pro du départ, de la valise, du passeport, des bouteilles de 100ml, pas plus, dans un petit sac en plastique, de l'enregistrement toute seule, comme une grande, à une "borne" ad hoc, du cadenas ouvrable par les douanes US, des escales improbables, que plus rien ne peut vraiment me surprendre. C'est donc la peur de quitter la maison et de me faire manger. Comme cette pauvre Blanchette, ou le Petit Chaperon Rouge, ou toutes celles qui sont parties à l'aventure en croyant que c'était une bonne idée. Je ne sais pas si les ex-petits garçons ont cette même angoisse...

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