mercredi 18 février 2009

Faits div'

Il y a deux ou trois ans, les journaux racontaient l'histoire invraisembable d'une famille d'Orléans ou de Tours, une ville paisible des bords de Loire, où les enfants, scolarisés, vivaient, plus ou moins nus, dans l'appartement familial, avec les chiens et les détritus. Pas de lit, pas de cuisine, ni de toilettes, un retour à la caverne si ce n'est, trônant au milieu des cartons éventrés, des boites de conserve et des crottes de chiens, et plus si affinités, un sublimissime écran plat, dernier cri de la technologie qui avait dû engouffrer toutes les allocs de l'année plus le RMI. A l'époque, j'avais trouvé dans ce détail un raccourci saisissant de notre société et aujourd'hui, alors que le pouvoir d'achat est au centre des préoccupations et que je reviens d'Inde, ce fait divers me revient en mémoire. Là-bas, j'ai lu la maxime suivante : High thinking and low living is the ultimate goal of human life, ou quelque chose de ce genre. Nous avons fini par tout faire à l'envers, nous complaire dans une effarante nullité intellectuelle et humaine et nous gaver de biens de consommation. Quoi de plus consternant qu'une soirée devant une émission de Delarue, Dechavane, Sébastien, Cauet et tant d'autres, sur un écran plasma dont la résolution parfaite nous permet de plonger dans le vide sidéral de leur regard fat ? Et le pire est que, si nous n'avons pas ce fameux écran plat, nous avons l'impression d'être les laissés pour compte de la "civilisation".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

au fond tu as raison,moi je rêve d'un écran "rond" façon oeil de sorcière, Pépette