vendredi 15 août 2008

Le 8 août 2008

Conte navajo.
Un jour, un coyote remarqua un groupe de petits oiseaux qui semblaient s’amuser énormément : ils volaient au sommet d’un grand arbre, puis plongeaient vers le sol avant de remonter et recommencer, sans se lasser. Il s’approcha et leur demanda ce qu’ils faisaient. « Va-t-en, coyote, tu n’es pas des nôtres. » Il insista encore et encore : « Si ! Montrez moi ce que vous faites et je ne vous pourchasserai plus de la journée ». Les oiseaux finirent par lui permettre de grimper à la cîme de l’arbre pour les retrouver. Là, ils lui expliquèrent que leur jeu consistait à se retirer les yeux, les jeter vers le sol et de voler très vite pour les rattraper avant qu’ils ne roulent au sol. « Oh c’est formidable. Je peux faire comme vous ? –Mais non, tu n’es pas des nôtres. Tu n’es qu’un coyote et tu ne peux faire pareil.- Si ! Laissez faire comme vous et je ne vous pourchasserai pas de la semaine. » Les petits oiseaux se mirent d’accord et lui expliquèrent comment faire : « Tu te mets sur le bout de la branche, tu t’arraches les yeux et tu les lances. Dès que tu ne les tiens plus, tu files vers le sol pour les rattraper et hop ! Tu les renfonces dans tes orbites ». Le coyote fila vers l’extrêmité et se mit en devoir de s’arracher les yeux : « Mais ça fait mal ! –Oui, mais c’est toi qui a voulu faire comme nous, alors ne te plains pas ». Le coyote finit par lancer ses yeux et sauta dans le vide en hurlant ; il s’écrasa au pied de l’arbre et entendit deux petits bruits : « Ting ! Ting ! » et les yeux roulèrent au loin. Il pleura et implora les oiseaux : « Aidez moi, je n’y vois rien ! Je suis aveugle, j’ai mal, je suis dans le noir ! » Les oiseaux lui demandèrent de se taire. « Je vous en supplie, aidez-moi à retrouver mes yeux. –Ecoute, tu as voulu nous imiter alors que tu n’es qu’un coyote. Maintenant, tant pis pour toi.- Ayez pitié de moi ! Aidez moi à retrouver mes yeux. Je ne vous ennuierai plus jamais, je vous le jure. –Juré ? » demandèrent les oiseaux dubitatifs. « Oui, je vais partir très loin et vous ne me verrez plus jamais ». Les petits oiseaux remontèrent dans l’arbre et ramassèrent la sève qui coulait sur le tronc. Ils en firent deux petites boulettes et les enfoncèrent dans les orbites du coyote qui s’enfuit en courant. Et c’est depuis ce temps-là que les coyotes ont les yeux jaunes.

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