vendredi 15 août 2008

Le 13 août 2008

Pourquoi la vertu a-t-elle souvent un petit goût aigrelet ?
Retour du glacier de la plage avec terrasse sur la rue de la plage et vue imprenable sur le foule de la plage. Comme il fait un peu frais, chacun est prêt aux pires bassesses pour une table bien placée et une coupe débordante de Chantilly, coulis de framboise et autres amandes effilées grillées. La carte est une invitation à se rouler dans les calories pour oublier la météo médiocre mais je choisis une coupe raisonnable avec deux sorbets (framboise et fruit de la passion) pour la bonne conscience et une boule tiramisu pour la transgression, légère. A côté de moi, un être sans scrupule ni préoccupation diététique commande une coupe Pistacco, une superposition de crèmes glacées et de pistaches, noyée dans la sauce au chocolat chaud et un tourbillon de Chantilly dense, saupoudrée d’on-ne-sait-quelle noisette croquante. Un vraie gueule de péché où je me précipite en me signant mentalement. Saint Apfeldorfer, étends tes mains, que je soupçonne dodues, sur mon petit bidon pour le faire fondre ! En jurant, pour faire bon poids (non ! pas ça, il n’y a pas de « bon poids » possible après une glace et demi !) que je vais revenir à la maison en courant genoux au menton. Non que ma coupe ne soit pas appétissante. La framboise contre le tiramisu posés sur le fruit de la passion, le tout couronné de deux bouts d’orange et d’une branchette de menthe est un miracle de polychromie de bon ton, plus esthétique que la Pistacco aux coulures marron. Mais c’est juste irrésistible. Et je ne comprends pas pourquoi la vertu n’a jamais ce goût, pourquoi le sorbet est plus triste que la triple crème, le haricot vert que la frite, le filet de lotte que le civet. Avec des croûtons. La grasse mat’ que la messe de 7h…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je pense que la vertu se mérite, Paquita, elle se construit dans l'abstinence et le silence du corps, où alors seulement peut s'élever l'esprit vers l'inneffable et sa fusion avec le grand tout. La meilleure consommation pour l'esprit, à une terrasse de café, c'est l'eau minérale et un regard braqué vers l'horizon... Cela dit je comprends la lutte qui vous anime...
Bien cordialement
Votre cousin patagon