samedi 12 septembre 2009

Hectic, isn't it ?



La journée avait commencé au château à s'extasier sur 640 espèces de tomates différentes : aaah la Green Zebra de Tom Wagner, grand accoucheur de solanacées sous le soleil ! Les noires, les bleues, les énormes, les microscopiques... un monde fascinant qui mènent directement à celui des pommes de terre et même aux dahlias dont je ne peux que penser que le principal intérêt est la violence des couleurs qui les rendent perceptibles aux vieilles personnes. Le dahlia n'est pas noir malgré ce que les amateurs de polars s'imaginent, c'est surtout jaune à faire grincer des dents, orange Seventies et pourpre, avec des pétales sans douceur ni velouté, drus et raides comme un balai de chiottes. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, on peut en grignoter les racines (rhizome ou tubercule, that is the question !). Arrivée à 10h30, à 12h30 j'envoyai des SMS comme autant de bouteilles à la mer pour que l'on me sauve de ce potager ravissant dont la visite suivait celles d'œuvres d'art conceptuelles sur l'écologie, pas toutes moches mais plutôt convenues : vous savez les emballages en PET (polyéthylène téréphtalate) compactés, entourés d'un bolduc façon cadeau de l'humanité à la nature ? C'est sûr, tout le monde est d'accord et je sens bien que cette réflexion va quelque peu obérer (sublime verbe que seuls les Africains emploient encore avec naturel) ma réputation mais une vingtaine du même tonneau, c'est comme les tomates, on les adore mais... Donc retour à la capitale après ce bol d'air pur et ces sous-bois couvert de cyclamens sauvages, et le soir, cap sur La Courneuve pour Manu Chao à la fête de l'Huma, pas celle qui encombre la nature avec son PET (ou si !). On a failli se faire piétiner par une foule que personne n'avait prévue : manque de bus, de service d'ordre et abus de barrières, grilles et goulots d'étranglement. Marsupilami Chao était en forme avec ses musiciens. J'ai entendu et chanté mes airs préférés, c'était top, jusqu'au moment où l'affluence est devenue telle que j'ai été poussée, portée, agrippée dans une sorte de flux irrésistible, trop-plein se déversant par une entrée bien trop étroite. Dans l'instant je me suis écrit plusieurs nécrologies rapides genre "incendie du Bazar de la Charité", "effondrement de la scène au Macumba de Palavas" et finalement je me suis retrouvée dans la fête de l'Huma, la vraie avec des orchestres qui jouaient de la samba, de la salsa... j'ai raté le musette, mais le faux Gilberto Gil sous la tente de Choisy-le-Roi était parfait et le Compay Segundo des 50 ans de la révolution cubaine aussi ! Je ne parlerai du retour en RER que lorsque je m'en serai remise !

Aucun commentaire: