vendredi 8 mai 2009

Vous reprendrez bien un pack ?


Taniera, mon premier tatoueur, me donna, dans le flou et le désordre, des renseignements sur la symbolique des dessins et celle des emplacements. "A gauche, c'est féminin. A droite, masculin". Ah bon ? "Moi si j'ai ma jambe droite entièrement tatouée c'est que mon père est mort lorsque j'étais tout petit et que j'ai perdu un de mes deux piliers. " Si je voulais un tatouage à la base de mon pouce droit, c'est que j'avais envie de gifler un de mes fils. Euh, non ! Après cette séance qu'il avait l'air de vouloir poursuivre en tête-à-tête, je partis à la recherche d'un autre artiste du tatau. On m'avait parlé d'une brochette d'artistes célèbres dans le monde entier : Chimé, Roonui et Purotu. Les deux premiers étant installés l'un en France et l'autre au Canada, je me mis en tête de dénicher Purotu. Je me rendis donc au "cabinet" qu'il partageait avec deux de ses frères où je fus accueillie par un être échevelé à la tignasse de rasta, une bouteille de bière Hinano à la main, un ou deux packs dans l'estomac et je-ne-sais-quelle substance peu licite qui lui fusillait tous les circuits. Fébrile et incapable de parler, il me montra la photo de son frère sur l'écran de son ordinateur. A côté de lui, vaguement plus éveillé, le même en version schtroumpf m'expliqua que le seul capable de répondre à mes questions était bien le grand Purotu, actuellement rentré à la maison... Le reste du séjour s'est passé ainsi : j'apparaissais sur le seuil de leur cahute et je voyais trois ou quatre vieux enfants pris la main dans le sac, aux deux tiers ivres et dissimulant sans doute dans leur dos un pétard gros comme un fagot. A chaque fois, ils me souriaient de leurs bouches édentées et s'excusaient parce que Purotu m'avait attendue ce matin mais là, il était retourné à la maison ! Je me demande encore avec quel dessin sont repartis les malheureux touristes venus se faire tatouer une raie sur l'épaule.

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