mardi 17 juin 2008

Vive les marronniers !





La presse est ainsi faite que, pour elle, les marronniers sont en fleurs toute l'année. Parfois, comme maintenant, c'est peut-être vrai, et surtout notre belle jeunesse passe son bac. Nous sommes allés à la sortie de l'épreuve de philo. "Alors Mounir (ou Charles-Albert, suivant le journal ) comment ça s'est passé ? Ah oui, tu as eu un sujet sur Sartre ?" Ou Diam's, ou n'importe qui. D'ailleurs, on s'en fout complètement. Nous avons oublié notre bac et c'est bon débarras. "On a demandé pour vous à Bernard Pivot, Nikos Allagas et Geneviève de Fontenay de plancher sur les sujets de cette année et ils vont être notés par vos profs. Génial, non ?" Et nouveau. Non, on le fait tous les ans ? "Ah bon, mais c'est cool quand même comme idée". Donc après l'angoisse du mois de juin, nous avons dans le désordre, les soldes avec la question métaphysique : faut-il en avancer la date ? "Nous avons interrogé Dany qui a une boutique à Vélizy". Puis, c'est le départ en vacances : que dit Bison Fûté ? Qu'il faut faire des arrêts et boire. Nous sommes au péage de St Arnoult :" Bonjour, vous allez où ? La Napoule ? Super". Suivront les méduses, les taons, les frelons, les "chocs anaphylactiques" aimés des journalistes qui s'emparent gloutonnement de mots savants pour faire croire qu'ils les emploient tous les jours. Vous vous souvenez des "peshmerga" à Kirkuk ? Dégommés des quotidiens par les "interahamwe" du Rwanda, eux mêmes envoyés aux oubliettes par les "jenjawid" du Soudan. Bref, revenons à notre marronnier, de paella pourrie de superette en coups de soleil, on arrivera doucettement à la rentrée des classes : Combien ça coûte ? et revoilà la trousse Barbie et le cartable Spiderman... Au secours ! Saint Théophraste Renaudot, patron des journalistes, donne-moi le courage de supporter les incontournables matches de foot (Merci Domenech ! C'est la bonne nouvelle du matin), les vaccins anti-grippe, avec un tour du côté des "seniors", puis préparation de Noël, du Jour de l'An, la gueule de bois post-festivités et tiens ? Revoilà les soldes !


Chesnut in blossom
I read somewhere - was it on Wikipedia ?- that « marronnier » was « chestnut » in English or « evergreen » in American. Marronnier in the journalistic slang sense, not only « April in Paris, chestnut in blossoms » even if they have a lot in common. In a newspaper, the marronnier is not in blossom only in April but all year long. In fact, it is evergreen ! Anyway, I can’t believe my honorable sisters and brothers in journalism to be as fond of marronniers, as we are. Especially on radio and TV. Those last days, we had the anxiety of our students for the baccalaureat but mostly the adults’anxiety : would you have the bac to-day M. Bernard Henri Lévy ? Or you M. Jean-Christophe Ruffin, elected yesterday at the Académie Française ? As if we cared. As if we cared about the sales beginning (twice a year), the opening of shops on Sunday (52 times a year), the injections against influenza (pros and cons), Santa Claus (pros and cons)…



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